Espèces présentes dans ce type de communauté
Teucrium pyrenaicum | Globularia nudicaulis |
Teucrium chamaedrys | Bromus erectus |
Salvia pratensis | Avenula lodunensis |
Eryngium bourgatii | Briza media |
Euphorbia flavicoma | Carex flacca |
Helianthemum nummularium | Hippocrepis comosa |
Dianthus hyssopifolius | Seseli montanum |
Confusion possible
Ce groupe de pelouses mésophiles possède une aile xérophile qui peut se confondre avec le groupe des pelouses sèches xérophiles, à l’autre extrémité ce groupe peut présenter une structure apparentée aux prairies de fauche. Par ailleurs, il présente une aile acidicline qu’il ne faut pas confondre avec des groupements acidiphiles des Nardetea.
Valeur patrimoniale
C’est le groupement central de la problématique pastorale des Pyrénées calcaires [Anthyllido-Brometum – code corine 34.322 - code cahiers d’habitats : 6210-6]. Ne pas fertiliser. Sinon toute action limitant la déprise semble favorable.
Particularité de gestion
GESTION et VALEUR d’USAGE
Les pelouses sèches montagnardes sont caractéristiques des massifs calcaires de la bordure nord pyrénéenne. On les retrouve aussi sur l’ensemble du domaine pastoral pyrénéen dans des situations de versant ensoleillé, à des altitudes modérées (800 à 1800m), sur sol carbonaté à faiblement acide. Elles ont enfin tendance à se développer après abandon de la fauche dans les anciens quartiers de granges d’altitude (zones intermédiaires). Ce sont typiquement des formations de pente, caractérisées par une nette dominance du Brachypode rupestre (Brachypodium rupestre).
Du fait de leur étendue, de leur phénologie et de leur productivité, ces versants à Brachypode représentent souvent une ressource fourragère abondante, et précoce. Cette ressource s’avère toutefois de qualité médiocre, difficile à valoriser et à maîtriser.
La valeur pastorale de ces pelouses tient à la diversité de la flore associée : les légumineuses, notamment, y sont souvent bien représentées. Cette diversité et l’attractivité qui en résulte régressent toutefois quand le Brachypode rupestre devient trop dominant, ce qui ne fait qu’accentuer l’appauvrissement floristique. Le Brachypode n’est en effet brouté par les ovins qu’aux tous premiers stades de son développement (1-2 mois après le départ en végétation) car les limbes deviennent rapidement coupants ; les bovins et les équins sont plus tolérants mais évitent les peuplements denses.
En estive, ces versants thermophiles sont utilisés en début et en fin de saison. Ils peuvent être intéressants lors des épisodes de mauvais temps (situation d’abri) ou en complément de quartiers de meilleure qualité pastorale. La pente, souvent forte, et l’abondante végétation, très glissante quand il pleut, peuvent représenter un danger, en particulier pour les gros animaux et …pour l’homme !
MENACES et PRECONISATIONS
Déprise, abandon : dans ce type de pelouse, le pâturage permet de contenir la dynamique du Brachypode en limitant son développement et en créant des trouées favorables aux autres espèces. Quand la pression pastorale s’allège, la litière non consommée s’accumule et tend à accentuer l’effet d’écran. Au fil des ans, le secteur devient de moins en moins attractif et les difficultés d’exploitation s’accentuent.
La première réponse pour empêcher ou pour contenir cette dominance du Brachypode est de continuer à utiliser la pelouse, le plus tôt possible dans la saison. Si la pente le permet, on favorisera le pâturage bovin ou équin car ces animaux sont moins sélectifs. Un gardiennage serré ou tout au moins un pilotage des circuits de pâturage intégrant un passage régulier dans les faciès à Brachypode seront plus efficaces qu’une conduite libre. En l’absence de gardien, des aménagements pastoraux bien positionnés (points d’eau, clôtures, pierres à sel, accès) peuvent aider à accentuer la pression sur ces faciès peu attractifs.
Fréquence des écobuages : La gestion traditionnelle des versants à Brachypode dans les Pyrénées centrales et occidentales consiste en un brûlage hivernal, selon une fréquence qui peut aller de un par an à un tous les dix ans. Le feu détruit la litière accumulée et favorise au printemps l’apparition d’une repousse précoce et appétente. Il a aussi pour fonction de contenir la dynamique des ligneux associés à l’habitat (genévrier, callune, divers genêts…). Cependant, il a aussi pour conséquence de favoriser le Brachypode. Mal maîtrisée, cette technique peut ainsi conduire à terme à une accentuation des difficultés d’exploitation. La préservation des enjeux pastoraux (ressource, qualité pastorale) et patrimoniaux (diversité biologique) passe par la maîtrise de l’écobuage (fréquence, intensité des feux) et par le maintien d’une pression pastorale suffisante.
Mise en correspondances des référentiels
CORINE Biotope
34.32234.324
34.33
34.332
34.332E
34.332F
34.332G
Code Natura 2000
Prodrome des végétations de France
Bromo erecti – Medicagetum suffruticosae Montserrat 1960
Carlino cynarae - Brachypodietum rupestris O.Bolòs 1957 corr. Rivas-Martínez & Costa 1998
Centaureo nigrae – Brachypodietum rupestris Nègre 1969 nom. corr. propos
Chamaespartio sagittalis - Agrostidenion tenuis Vigo 1982
Chamaespartio sagittalis-Agrostietum tenuis Vigo 1982
Potentillo montanae – Koelerietum pyramidatae Chouard 1943 nom mut. propos. Rivas Martínez et al. (2002)
Ranunuculo bulbosi – Brachypodietum pinnati Michalet, Coquillart & Gueugnot prov.
Seslerio caeruleae – Mesobromenion erecti Oberd. 1957
Stachyo officinalis – Galietum verii Billy 2000 prov.
Teucrio pyrenaici – Genistetum occidentalis Vanden Berghen 1969
Teucrio pyrenaici – Potentilletum montanae Braun-Blanq. 1967 nom mut. propos. Rivas Martínez et al. (2002)