Espèces présentes dans ce type de communauté
Carduncellus mitissimus | Bromus erectus |
Globularia punctata | Avenula pratensis |
Teucrium chamaedrys | Briza media |
Salvia pratensis | Filipendula vulgaris |
Eryngium campestre | Medicago lupulina |
Euphorbia flavicoma | Carex flacca |
Helianthemum nummularium | Hippocrepis comosa |
Confusion possible
Ce groupe de pelouses mésophiles possède une aile xérophile qui peut se confondre avec le groupe A des pelouses sèches xérophiles, à l’autre extrémité ce groupe peut présenter une structure apparentée aux prairies de fauche. Seule une mesure de la balance des espèces mésophiles par rapport à la présence de prairiales ou de plantes xérophiles permet de un arbitrage objectif.
Par ailleurs, il existe une aile acidicline qu’il ne faut pas confondre avec des groupements acidiphiles des Nardetea.
Valeur patrimoniale
Le groupe des pelouses mésophiles est un des groupes qui présente le plus d’enjeu patrimonial car ce sont ces milieux là qui font souvent l’objet d’une reconversion vers une mise en culture ou une intensification de la production.
Lorsqu'elles sont délaissées on peut observer une forte dynamique de colonisation par des ligneux.
Pour toute la région [Orchido-Brometum VDB, Euphorbio-Salvietum , Serapiado-Caricetum – code corine 34.326 - pas de fiche cahiers d’habitats]: ce sont les groupements de plaine les plus productifs, souvent fauchés et/ou pâturés en lien avec les prairies permanentes mésophiles des Arrhenathertalia (6510). Fauche à privilégier sans fertilisation ou avec la fertilisation la plus faible possible.
Particularité de gestion
GESTION et VALEUR d’USAGE
Les pelouses sèches mésophiles correspondent typiquement aux secteurs de parcours des régions de causse et de piémont calcaire pyrénéen. Elles sont fréquentes également en zone de coteaux, dans des exploitations d’élevage à dominante herbagère. Quelques parcelles relictuelles se rencontrent hors des bassins traditionnels d’élevage extensif : elles jouent alors souvent un rôle secondaire dans la conduite des troupeaux et des surfaces.
Ces pelouses peuvent constituer pour les troupeaux la ressource fourragère principale – au moins au printemps et à l’automne – ou bien être utilisées systématiquement en association avec des prairies plus productives. Dans les cas de plein air intégral, un complément de fourrage peut être apporté au champ en période de faible production (été, hiver).
Les parcours à pelouses sèches sont le plus souvent hétérogènes : les faciès de pelouses à dominante herbacée côtoient ou se mêlent à des faciès à hautes herbes (ourlets) ou à dominante ligneuse : landes, buissons, bois clairs etc… Cette mosaïque peut-être spatiale, du fait de la juxtaposition de conditions stationnelles contrastées, ou temporelle si les végétations sont en relation dynamique. L’appellation « pelouses sèches » au sens de la Directive intègre d’ailleurs les « faciès d’embuissonnement » dans la qualification de l’habitat.
Sur un plan strictement quantitatif, les pelouses sèches mésophiles, ont une valeur pastorale médiocre à moyenne (VP = xx à zz) du fait de leur productivité limitée. Elles sont en revanche très intéressantes sur le plan qualitatif du fait de leur flore diversifiée, souvent riche en légumineuses et en espèces aromatiques. Par leur précocité ou via le report sur pied, elles peuvent jouer un rôle clef dans le calendrier de pâturage. La proximité avec d’autres formations, plus productives, ou à dominante ligneuse permet en outre de jouer sur les complémentarités de fonctions : production, abri, réserve fourragère etc… La gestion pastorale des pelouses sèches intègrera nécessairement cette dimension multi-habitats qu’il convient de préserver. La plupart des espèces ligneuses sont ainsi spontanément consommées par les herbivores, soit de manière occasionnelle, soit plus régulièrement aux périodes de moindre production herbagère. Cette attraction pour les ligneux et les menus variés est particulièrement marquée chez les caprins.
MENACES et PRECONISATIONS
Les menaces qui pèsent sur les pelouses sèches mésophiles de Midi-Pyrénées proviennent, soit d’un phénomène global de déprise pastorale, soit d’une intensification, plus localisée ou d’un changement d’affectation des terres. C'est un des sous-types pour lequel la dynamique de végétation peut se révéler la plus rapide.
Risque 1 déprise, abandon : L’absence de pâturage, une pression pastorale insuffisante ou trop tardive, se traduisent souvent par un développement de ligneux et d’espèces sociales peu consommées comme le Brachypode penné. Au début, les troupeaux continuent à pâturer en contournant les buissons et les espèces les moins attractives mais au fil des ans l’accès aux plages de pelouse sera de plus en plus compromis : ce phénomène d’embroussaillement peut conduire à une fermeture complète du milieu en 2-3 décennies. Les espèces buissonnantes ou arbustives les plus communes en contexte de déprise sont les pruneliers, ronces, aubépines, églantiers, genévriers, buis, genêts (diverses espèces). A terme, ou de manière concomitante, une végétation de bois clair (chênaie pubescente, pinède) prendra souvent le relais.
Dans ce contexte, la préservation de l’habitat de pelouse implique en priorité le rétablissement d’une pression pastorale suffisante pour contenir la dynamique d’embroussaillement. Le gestionnaire pourra jouer sur les effectifs ou sur les dates d’utilisation des parcours, sachant qu’un pâturage précoce est plus efficace : les jeunes pousses sont toujours plus facilement consommées. Des aménagements pastoraux adéquats et bien positionnés – clôtures, points d’eau, parcs… - aideront à orienter et à adapter la pression pastorale. En complément, des travaux d’entretien ou de réouverture localisée (débroussaillage ou brûlage ponctuel) permettront de maîtriser les espèces non pâturées (genévrier, buis, résineux) ou de faciliter le passage des animaux au sein de la mosaïque. L’objectif est de préserver un équilibre fonctionnel dans la mosaïque d’habitats sans chercher à éliminer systématiquement la strate ligneuse.
Mise en garde : des travaux de réouverture peuvent être suivis d’effets imprévus et s’avérer à terme inutiles voire néfastes pour la conservation des pelouses sèches. Le cas le plus courant est une reprise vigoureuse de la végétation ligneuse (rejets, levées de dormance…) avec retour au point de départ en 2 à 5 ans. Mais une intervention mal adaptée peut aussi entrainer la destruction du couvert de pelouse ou un développement incontrôlable de nouvelles espèces encore plus difficiles à maîtriser (Corroyère, Ailante…).
Dans tous les cas, certains éléments de la mosaïque de très grande valeur patrimoniale doivent être préservés lors de ces interventions : c’est le cas des très vieux bosquets, en particulier de genévriers, qui abritent des communautés rares de champignons ou d’insectes. Lors de la préparation des chantiers de broyage ou de brûlage ces éléments seront repérés et les consignes données aux intervenants.
C’est le cas également des populations d’animaux qui peuvent souffrir directement ou indirectement (perte d’abri ou de ressource, destruction des nids…) d’une réouverture brutale du milieu. Les travaux doivent être programmés en concertation avec les spécialistes de la faune afin de minimiser leur impact : choix des dates et des techniques, respect des continuités biologiques, etc..
Risque 2 intensification, destruction : l’intensification de la conduite des pelouses sèches peut prendre diverses formes : épandage d’engrais ou de fumure organique, passage d’endaineur ou de broyeur à cailloux, sursemis après travail superficiel du sol. Ces pratiques, si elles peuvent se justifier ponctuellement quand elles permettent de revaloriser la pelouse et de renforcer sa place dans le système pastoral, restent très perturbantes pour ce type d'habitat. En pratique, elles sont souvent suivies d’une modification du mode d’exploitation (irrigation, fauche, plantation) ou d’une destruction du couvert suivie de l’implantation d’une prairie de courte durée, d’une culture annuelle ou d’un verger irrigué.
En zone périurbaine, le développement des lotissements et des zones commerciales constitue une autre menace sérieuse pour les pelouses sèches.
Mise en correspondances des référentiels
CORINE Biotope
34.32234.324
34.33
34.332
34.332E
34.332F
34.332G
Code Natura 2000
Prodrome des végétations de France
Anthyllido boscii – Brometum erecti prov
Bromo erecti – Medicagetum suffruticosae Montserrat 1960
Campanulo subrhomboidalis – Cynosuretum cristati Nègre 1969
Carduncello mitissimi – Brometum erecti (Lapraz) Boullet 1986
Carduncello mitissimi – Ranunculetum graminei Verrier 1982 inval.
Carlino cynarae - Brachypodietum rupestris O.Bolòs 1957 corr. Rivas-Martínez & Costa 1998
Catanancho caeruleae – Plantaginetum mediae Julve prov. (Julve, 2000)
Catanancho caeruleae – Seslerietum lbicantis (Verrier) Royer 1991
Centaureo nigrae – Brachypodietum rupestris Nègre 1969 nom. corr. propos
Chamaespartio sagittalis - Agrostidenion tenuis Vigo 1982
Chamaespartio sagittalis-Agrostietum tenuis Vigo 1982
Euphorbio verrucosae – Salvietum pratensis Heaulmé prov. (Heaulmé, 2004)
Globulario nudicaulis – Seslerietum caruleae prov.
Gpt à Carduncellus mitissimus et Festuca marginata
Lino salsoloidis – Seslerietum caeruleae (Boullet 1984) Boullet 1986
Mesobromenion erecti Braun-Blanq. & Moor 1938
Mesobromion erecti (Br .-Bl. & Moor) Oberd.
Orchido – Brometum sensu Vanden Berghen (1963)
Potentillo montanae – Koelerietum pyramidatae Chouard 1943 nom mut. propos. Rivas Martínez et al. (2002)
Ranunuculo bulbosi – Brachypodietum pinnati Michalet, Coquillart & Gueugnot prov.
Serapiado vomeraceae - Caricetum flaccae prov. (= Orchido – Brometum sensu Hofstra, 1990)
Seslerio caeruleae – Xerobromenion erecti Oberd.
Stachyo officinalis – Galietum verii Billy 2000 prov.
Teucrio montani – Mesobromenion erecti Royer
Teucrio pyrenaici – Genistetum occidentalis Vanden Berghen 1969
Teucrio pyrenaici – Potentilletum montanae Braun-Blanq. 1967 nom mut. propos. Rivas Martínez et al. (2002)