Présentation
Les petites dalles qui hébergent les végétations d'intérêt communautaire ne peuvent constituer des unités de gestion ni même justifier une action ciblée spécifiquement. Nous n'en connaissons en tout cas pas d'exemple pertinent dans la région. La gestion de cette composante de la mosaïque d'habitats des complexes de pelouses calcicoles doit par conséquent intégrer la gestion de la mosaïque. Nous renvoyons par conséquent vers la fiche des pelouses calcicoles du 6210 les questions de gestion de cet habitat.
Ce sont des végétations vivaces souvent crassulescentes, basses et discontinues poussant sur des dalles calcaires affleurantes. Elles sont composées principalement d'orpins (Sedum sp.) et de joubarbes (Sempervivum sp.), plantes adaptées aux contraintes stationnelles extrêmes. En effet, ces végétations pionnières sur dalles poussent en situation de chaleur et de sècheresse très importantes. Le recouvrement est souvent faible (inférieur à 50%) et la diversité spécifique peu élevée. De nombreuses espèces de la pelouse adjacente se mélangent cependant souvent au cortège caractéristique de cet habitat.
Ces végétations qui s'expriment sur les dalles calcaires affleurantes en milieux ouverts recouvrent toujours de petites surfaces et se placent toujours dans un contexte de pelouses calcicoles. Le lien dynamique entre les deux ne se mesure pas à l'échelle humaine et l'on peut considérer ces habitats en mosaïque stationnelle.
Dalles calcaires xérophiles.
Ces dalles sont sensibles à la fermeture du milieu du fait de leur caractère héliophile. Elles sont aussi sensibles aux perturbations trophiques que pourraient induire la fermeture du milieu à sa proximité immédiate ou le stationnement du bétail. Ces végétations sont sensibles à l'érosion et supportent mal les roues des moto-cross qui fréquentent parfois les pelouses sèches... Enfin, comme le complexe dans lequel elles s'inscrivent, les dalles sont menacées dans la région par la pression d'urbanisation.
Gestion et conservation
Voir fiche 6210 "Pelouses sèches et faciès d'embuissonnement sur calcaire"
Rappel : Le 6210 ne concerne que les communautés vivaces, les communautés annuelles présentes dans les trouées de ces pelouses sont concernées par le 6220. Les végétations vivaces pionnières sur dalles (pelouses à Orpins) sont concernées par le code 6110. Le 6220 et le 6110 sont toutefois toujours imbriqués dans de vastes étendues de 6210; l'ensemble ne constitue qu'une seule unité de gestion et la présence de 6110 et de 6220 ne nécessite qu'exceptionnellement une gestion particulière. C'est donc l'ensemble de cette mosaïque que nous traitons dans les questions de gestion de la fiche du 6210.
Données cartographiques
Code Site Natura | Nom Site Natura | Surface (en ha) |
FR7300855 | Causse Noir et ses corniches | 180,09 |
FR7200749 | Montagnes du Barétous | 166,68 |
FR7300902 | Vallées de l'Ouysse et de l'Alzou | 138,59 |
FR7200733 | Coteaux du Boudouyssou et plateau de Lascrozes | 126,01 |
FR7200732 | Coteaux de Thézac et Montayral | 121,17 |
FR7300852 | Gorges de la Vis et de la Virenque | 108,04 |
FR7300910 | Vallées de la Rauze et du Vers et vallons tributaires | 93,18 |
FR7300836 | Chars de Moulis et de Liqué, grotte d'Aubert, Soulane de Balaguères et de Sainte-Catherine, granges des vallées de Sour et d'Astien | 28,90 |
FR7300860 FR7300861 FR7300862 |
Devèzes de Lapanouse et du Viala-du-Pas-de-Jaux Serre de Cougouille Cirques de Saint-Paul-des-Fonts et de Tournemire |
25,99 |
FR7300909 | Zone centrale du causse de Gramat | 25,87 |
FR7200752 | Massif des Arbailles | 19,44 |
FR7300884 | Zones rupestres xérothermiques du bassin de Marignac, Saint-Béat, pic du Gar, montagne de Rié | 18,13 |
FR7200743 | Massif du Ger et du Lurien | 17,85 |
FR7300842 | Pechs de Foix, Soula et Roquefixade, grotte de l'Herm | 8,51 |
FR7300944 | Montagne Noire occidentale | 7,70 |
FR7300952 | Gorges de l'Aveyron, causses proches et vallée de la Vère | 5,76 |
FR7300883 | Haute vallée de la Garonne | 3,88 |
FR7300915 FR7300917 FR7300919 |
Pelouses de Lalbenque Serres de Saint-Paul-de-Loubressac et de Saint-Barthélémy, et causse de Pech Tondut Serres de Labastide-de-Penne et de Belfort-du-Quercy |
3,33 |
FR7200750 | Montagnes de la Haute Soule | 2,81 |
FR7300945 | Causse de Caucalières et Labruguière | 2,12 |
FR7300912 | Moyenne vallée du Lot inférieure | 1,61 |
FR7300868 | Causse Comtal | 0,71 |
FR7300931 | Lac Bleu Léviste | 0,64 |
FR7300885 | Chaînons calcaires du Piémont Commingeois | 0,63 |
FR7300841 | Queirs du Mas d'Azil et de Camarade, grottes du Mas d'Azil et de la carrière de Sabarat | 0,62 |
FR7200751 | Montagnes du Pic des Escaliers | 0,57 |
FR7300922 | Gaves de Pau et de Cauterets (et gorge de Cauterets) | 0,53 |
FR7300920 | Granquet-Pibeste et Soum d'Ech | 0,53 |
FR7300864 | Plateau et corniches du Guilhaumard | 0,46 |
FR9101470 | Haute vallée de l'Aude et bassin de l'Aiguette | 0,45 |
FR7300913 | Basse vallée du Célé | 0,37 |
FR7200746 | Massif de l'Anie et d'Espelunguère | 0,09 |
FR7200744 | Massif de Sesques et de l'Ossau | 0,03 |
FR7300880 FR7300881 |
Haute vallée d'Oô Haute vallée de la Pique |
0,02 |
FR7300859 | Cirque et grotte du Boundoulaou | 0,00 |
Total 6110 | 1 111,32 |
État de conservation
Etat de conservation : évaluation MNHN 2013
Selon la Directive Habitats, un état de conservation est jugé favorable « lorsque l’aire de répartition naturelle ainsi que les superficies couvertes par l’habitat au sein de cette aire sont stables ou en extension, et la structure et les fonctions spécifiques nécessaires à son maintien à long terme existent et sont susceptibles de perdurer dans un avenir prévisible, et l’état de conservation des espèces qui lui sont typiques est favorable. ». Tous les 6 ans, un bilan est réalisé à l’échelle nationale et européenne sur la base de 4 indicateurs : aire de répartition, surfaces, structure et fonctions.
La fermeture des sites semble la principale cause de diminution de surface de l'habitat. Par multiples observations des photos aériennes disponibles sur Geoportail des années précédentes, la plus nette régression des pelouses et des végétations de dalles associées s'effectue par fermeture des milieux (déprise, arrêt de l'exploitation du bois de chauffage, intensification des pratiques agricoles, remembrement, ...).
En second plan, l'étalement urbain entraine la fragmentation de cet habitat et contribue aussi à la diminution de sa surface.