Présentation
Pouvant atteindre 7 mètres de haut, ces ligneux profitent ainsi d’un éclairage maximum indispensable à leur maintien. La topographie n’est pas une contrainte à l’implantation de ces végétations.
Les formatons primaires à Juniperus communis, se retrouvent dans les secteurs rocheux (vires, corniches) où la dynamique de colonisation forestière n’est pas possible.
Toutefois, le plus souvent cet habitat est une formation secondaire engendrée par l’activité agropastorale. Les junipéraies secondaires forment un manteau plus ou moins dense et sont relativement pauvres en espèces.
Ces groupements à Genévrier commun s’inscrivent dans un complexe d’habitats agropastoraux et pré forestiers. On y trouve donc des reliquats de pelouses calcicoles plus ou moins bien représentées en fonction de l’ouverture du milieu, ainsi que des ourlets ceinturant les entités ligneuses. Il peut y avoir enfin l’implantation d’un manteau pré-forestier dont le chêne pubescent peut faire partie. On peut ainsi résumer cette mosaïque en junipéraie, pelouse, ourlet et manteau pré-forestier.
Majoritairement présentes au nord de la région dans les départements du Lot et du Tarn-et-Garonne, ces fruticées se retrouvent également plus dispersées sur quelques secteurs calcaires de Midi-Pyrénées. Ainsi le sud du Gers et certains secteurs bien exposés à basse altitude de la chaîne pyrénéenne hébergent ces communautés.
Le Juniperus communis est en situation primaire une espèce héliophile, se développant sur des sols pauvres et secs, majoritairement calcaires, et souvent assez peu profonds. Toutefois en condition secondaire cette espèce supporte des intervalles écologiques plus importants.
Ces formations sont très sensibles à l’ombrage et donc à la colonisation par les arbres et arbustes de haut jet, c’est pourquoi il est particulièrement risqué d’effectuer des plantations à proximité. Le maintien de ces formations en mosaïque avec les pelouses de parcours est impacté par la gestion pastorale de ces territoires notamment lors d'actions de reconquête de surface herbagère.
Bien que ces formations puissent être en recrudescence suite à l'abandon de l'utilisation de ces parcours, les formations âgées sont peu courantes.
La destruction par l’exploitation de carrières est aussi un risque avéré.
La préservation de ces formations est un enjeu important pour la région Midi-Pyrénées.
Gestion et conservation
Le Genévrier commun est une espèce arbustive très fréquente en estive et dans les parcours de causses et de coteaux secs. On peut le trouver sous forme de pieds isolés, en mosaïques, en voiles épars, jusqu'à des nappes denses et homogènes pouvant couvrir plusieurs centaines de m². Le Genévrier n'est pas consommé par les troupeaux domestiques - tout au plus un broutage occasionnel des pousses de l'année - la végétation herbacée en sous-strate étant elle-même pratiquement inaccessible à la plupart des herbivores.
Les fourrés primaires à genévrier occupent des secteurs très spécifiques, en marge du domaine pastoral : falaises et vires ou fortes pentes rocheuses, affleurements, corniches... Ils sont généralement inexploitables par les troupeaux en raison du relief escarpé et de la végétation impénétrable. Ces formations sont naturellement stables en raison des fortes contraintes stationnelles et de l'absence d'enjeu économique.
Les junipéraies secondaires se développent au contraire au sein même des pâturages, y compris dans des secteurs très fréquentés. Pour comprendre leur présence et leur expansion il faut revenir à la biologie de l'espèce. Le genévrier est en effet une espèce strictement héliophile (= espèce de lumière) qui ne peut s'installer que sous un faible couvert végétal : le pâturage, qui crée des ouvertures dans le tapis herbacé, constitue ainsi un facteur déterminant pour les tout premiers stades. Les très jeunes plants mêlés à l'herbe sont souvent pâturés au cours des premières années de vie mais quelques individus peuvent échapper à la dent des troupeaux quand ils sont protégés par des branchages, des espèces couvrantes (chardons, ronces...) ou de petits accidents de terrain. Au bout de quelques années, les jeunes pieds de genévriers ne sont plus vulnérables et peuvent se développer sans contrainte. Tant que la mosaïque permet une circulation des troupeaux, un équilibre s'installe entre la végétation herbacée et les fourrés à genévrier. A terme, lorsque le milieu devient impénétrable ou si la pression pastorale diminue sensiblement, des arbres s'installent et se développent, créant des conditions d'ombrage défavorables au genévrier. A la lande succèdera ainsi une végétation pré-forestière ou forestière.
Il n'est pas rare d'observer, dans les peuplements les plus anciens, un phénomène de dépérissement spontané des vieux pieds de genévrier. Des interventions ponctuelles d'éclaircie (coupe, broyage, feu maîtrisé) peuvent aider à une régénération naturelle de la lande en complément de l'action des troupeaux.
La valeur pastorale des landes ouvertes à genévrier est proportionnelle à la part de couvert herbacé accessible au pâturage. La gestion se raisonne à l'échelle de la mosaïque d'habitats. Le maintien des équilibres écologiques passe par une préservation des fonctions attachées à ces espaces multi-enjeux (pastoralisme, faune, flore, habitats) : alimentation, circulation, abri, reproduction etc.. On veillera en particulier à maintenir les possibilités de déplacement des animaux en ouvrant, si besoin, des passages dans les zones de fourrés denses.
Dans les lignes qui suivent nous traitons de la conservation des fourrés à genévriers par le débroussaillement. Cela peut sembler paradoxal dans la mesure où il s'agit de techniques de destruction.
L'habitat "formations à genévriers" doit toujours être replacé dans son environnement spatial (mosaïque d'habitats agro-pastoraux), et temporel (dynamique de fermeture). La réouverture de milieux n'est pas une préconisation de gestion systématique. En contexte pastoral c'est une des réponses possibles pour aider à rétablir ou à maintenir une situation d'équilibre : certains fourrés sont détruits pendant que d'autres s'implantent et se développent au sein des pelouses. Dans un contexte de gestion strictement patrimoniale, on peut imaginer d'autres options comme par exemple des travaux de bûcheronnage ciblés permettant de bloquer l'implantation du couvert forestier.
Le Genévrier n'étant pas touché par le bétail, seule une intervention humaine permet de freiner la dynamique de fermeture de ces landes. Il ne s'agit donc pas d'un problème de pression mais plutôt d'entretien de l'espace pastoral. Le contrôle des genévriers par un brûlage pied par pied ou, plus rarement, en plein, est une technique très ancienne qui se pratique encore aujourd'hui à des fins pastorales ou cynégétiques. Les opérations de débroussaillement mécanique sont également assez fréquentes : plus coûteuses à mettre en oeuvre, elles semblent malgré tout susciter moins de controverses quant à l'impact environnemental et aux risques.
Ces interventions sont généralement efficaces et leurs effets sont durables : les branches brûlées ou broyées ne repartent pas et les pieds ne rejettent pas de souche. La reconstitution de la lande à partir de jeunes semis demandera plusieurs décennies.
Quelle que soit la technique retenue il est important de préparer l'intervention sur le terrain pour bien identifier les enjeux et les conditions de déroulement du chantier. Rappelons ici quelques règles à respecter :
- débroussaillage : proscrire toute intervention en plein : les réouvertures pourront se faire sous forme de layons, d'îlots, de passages. On privilégiera dans la mesure du possible les secteurs où la reprise de végétation herbacée sera plus facile (fond pastoral en place, sol profond, accès aisé...). Selon la situation de départ, une proportion finale de 20 à 50% de couverture ligneuse semble un objectif raisonnable. Un broyage de qualité, laissant au sol une litière fine et régulière, est nécessaire pour que les troupeaux puissent réinvestir rapidement le secteur et faciliter la reprise de végétation herbacée. Si les animaux ne peuvent pas circuler ou accéder à l'herbe, une végétation de friche (ronces, framboisiers, chardons), puis de lisière, risque de prendre le relais.
Lors de la visite de reconnaissance avant intervention, veiller à repérer les éléments à préserver : vieux genévriers ou vieux arbres, stations d'espèces patrimoniales, zones de nidification ou de refuge potentiel etc...
- brûlage : respecter les dates réglementaires et les procédures de déclaration en vigueur. En estive, le brûlage pied par pied se pratique généralement en fin d'été et nécessite le dépôt d'une demande de dérogation.
Après le passage du feu les branches brûlées et durcies restent souvent en place ce qui complique - et peut même empêcher localement - la circulation des animaux et la reprise du pâturage. Le dégagement manuel de ces branchages est possible mais il est difficile et fastidieux. Au bout de quelques saisons les bois brûlés cassent spontanément et se désagrègent progressivement.
Schéma fonctionnel synthétique
Un schéma fonctionnel est une représentation théorique des trajectoires possibles de l'habitat en l'absence de gestion, en cas de changement de pratiques ou de conditions stationnelles.
La situation d'équilibre est obtenue par les modes de gestion proposés dans le paragraphe "gestion et conservation".
La diagnose écologique est un intitulé de l'habitat qui reprend les éléments stationnels et écologiques déterminant pour la définition de l'habitat (moins ambigüs que les intitulés des typologies codées.
Références et expériences de gestion
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Chantier expérimental de brûlage et de débroussaillage mécanique en estive |
A proximité du cirque de Troumouse (65), un chantier expérimental de débroussaillage sur un secteur d'estive en voie de fermeture par les genévriers (altitude 1800m) permet de suivre et de comparer l'impact de différentes techniques d'ouverture (mécanique ou par le feu) et de différentes modalités de gestion (mise en défens ou pâturage) sur la végétation et sur le comportement des troupeaux. |
contact : Marie-Emilie Navel animatrice Natura 2000 |
65 |
Suivi de végétation après débroussaillage mécanique d'un secteur d'estive envahi par le Genévrier |
Dans la vallée du Rioumajou, réalisation d'un suivi de végétation pendant 5 ans après une opération de réouverture mécanique d'une lande à genévriers à 1600md'altitude. |
contact :
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Région MP |
Chantiers de réouverture de milieu pour améliorer ou restaurer l'habitat des galliformes de montagne (Perdrix grise, Grand tétras) |
Divers sites d'intervention sur le massif pyrénéen (programmes Gallipyr, Galliplus...). Ouverture en mosaïque de milieux fermées (landes, fourrés, taillis). Suivis de faune et de végétation après réouverture (méthode des indices stratiscopiques). |
contact :
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Région MP |
Mesures contractuelles de gestion : MAEt 2007-2013, MAEc 2014-2020 |
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contact : DDT, DRAAF |
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Formations, sensibilisation |
2016 : organisation d'une session de formation "Raisonner un projet de réouverture de milieux en lien avec des enjeux environnementaux" pour les élus et les éleveurs de la Vallée des Gaves. |
contact :
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anonyme (MENONI), 2011, « Alerte sur le gyrobroyage des landes à genévrier pyrénéennes », Espaces Naturels, 35 : 7
CREN Rhône-Alpes, 2010, « Analyse de la gestion conservatoire 2009 », LIFE Nature : « Préservation des landes, tourbières et chauves-souris du plateau de Montselgues et des vallées de la Borne et de la Thines »
http://www.life-montselgues.eu/spip.php?article32
Résumé CBN : Présentation de résultats de suivi de végétationconcernant 27 placettes situées sur 9 parcelles expérimentales.
DESLESCAILLE L. M., 2006, « La restauration des pelouses calcicoles en Région wallonne: aspects scientifiques et techniques (première partie) », Parcs et Réserves, vol. 61 n°4 : 4-11
Résumé auteur : Les pelouses sèches1 font l’objet de recherches depuis plus de 15 ans dans le cadre de leur gestion conservatoire. Ces recherches ont permis de définir les modalités de restauration et d’entretien des pelouses enfrichées, soit par fauchage, soit par pâturage ovin. Les faibles surfaces subsistant en pelouse et leur isolement ne permettent cependant pas d’envisager leur survie à long terme, aussi bien gérées soient-elles. Aussi, différents travaux de restauration par déboisement ont été menés dans le cadre de la gestion des réserves naturelles domaniales et, surtout, dans le cadre de 2 programmes LIFE-Nature. Plusieurs dizaines d’hectares de boisements secondaires ont ainsi été abattus. Les résultats obtenus démontrent la possibilité de reconstituer des pelouses au départ de ces boisements secondaires, même anciens. Il subsiste en effet des espèces de pelouses dans la végétation actuelle comme dans la banque de graines du sol. Cependant, beaucoup d’espèces caractéristiques des pelouses ont disparu et leur retour ne peut se réaliser que grâce à l’apport de graines provenant de sites voisins. D’autre part, la reconstitution d’un tapis végétal herbacé nécessite une gestion récurrente des repousses ligneuses. À cette fin, la combinaison de techniques biologiques (pâturage caprin/ovin) et mécaniques est nécessaire. Les résultats obtenus ont permis de mettre au point les plans de gestion des réserves naturelles du Viroin, du dinantais et de Lesse et Lomme.
FITTER A.H., JENNINGS R.D., 1975, “The effects of sheep grazing on the growth and survival of juniper Juniperus communis seedlings at Aston Rowant National Nature Reserve, Oxfordshire, England”, Journal of Applied Ecology, 12 : 637-642
http://links.jstor.org/sici?sici=0021-8901%28197508%2912%3A2%3C637%3ATEOSGO%3E2.0.CO%3B2-R,
Notes : In the UK, juniper Juniperus communis has contracted markedly in its distribution over the last 100 years or so. Primary factors appear to be habitat loss and succession of scrub and woodland due to reduced grazing. In southern England juniper occurs mainly on grazed chalk grassland, and many colonies contain only old non-reproductive plants with no regeneration. This study looked at the effects of sheep grazing at different seasons of the year on the growth and survival of juniper seedlings at Aston Rowant National Nature Reserve in Oxfordshire. Experimental plots were established on similar south-west facing chalk grassland slopes. Conclusions: This study shows that young juniper can be killed or growth retarded by sheep. It might be argued that regeneration would be enhanced if grazing was prevented. However, if ungrazed for too long, other more rapidly growing woody species will become dominant. Juniper regeneration also usually occurs only on bare ground or in very short turf (usually a result of high grazing intensity). Regeneration appears to have been widespread after myxomatosis in1954 (which killed many rabbits) when a heavy to light grazing transition last occurred. The authors suggest that juniper regeneration might thus be achieved by initial severe grazing to create bare ground or broken turf to encourage germination and seedling establishment, then light summer grazing to reduce competition from other vegetation without killing the junipers.
GAUTIER Denis (coord.), 2006, « Pâturer la broussaille : connaître et valoriser les principaux arbustes des parcours du Sud de la France », Ed. Institut de l'élevage, Paris, 118 p.
Résumé auteur : Cet ouvrage présente la grande diversité des parcours embroussaillés : formations végétales, climat, conditions de sols et de reliefs, types de systèmes d’élevage utilisateurs, ... Un guide des règles de base de la gestion pastorale est ensuite développé, ainsi que les interventions complémentaires éventuellement nécessaires. Le corps de l’ouvrage est constitué d’une série de 11 fiches présentant les connaissances pastorales actuelles sur les principaux arbustes caractéristiques de l’embroussaillement du Grand Sud pastoral. Ces arbustes sont, pour la plupart, aussi présents dans d’autres régions françaises. Il s’agit du buis, du chêne kermès, de l’églantier, du prunelier, de la ronce, du genêt cendré, du genêt purgatif, du spartier, des accrus de réineux, de la callune et de la fougère aigle.
GUIGNIER C., AGREIL C., MESTELAN P., MICHEL-MAZAN V., 2006, « Outil de diagnostic et de conseil : gestion des pâturages présentant des risques d'embroussaillement, Massif des Bauges, secteur du plateau de la Leysse ( Savoie ) »,Ed. Syndicat intercommunal du Plateau de la Leysse, INRA, Parc naturel régional du Massif des Bauges, 30 p.
LOISEAU Philippe, DE MONTARD François Xavier, 1986, « Gestion pastorale et évolution des landes dans le Massif Central nord », Fourrages HS 1 : 83-118
http://www.afpf-asso.fr/index/action/page/id/33/title/Les-articles/article/1901
Résumé auteur : Les landes du Massif Central sont d'origines et de nature diverses landes à cal lune d'altitude ou landes sur sol chimiquement appauvri ... 7 expérimentations, ayant duré entre 3 et 15 ans, permettent une réflexion globale sur la gestion pastorale de ces landes. Diverses stratégies sont mises en évidence à l'échelle de l'exploitation : les landes peuvent être soit une surface complémentant les pralrles, soit affectées exclusivement à un troupeau moins exigeant (ovins, bovins en croissance) ... Les résultats zootechniques sont relativement intéressants. Les résultats obtenus par débroussaillage, fertilisation, semis montrent la nécessité d'une évolution parallèle du troupeau et donc d'une stratégie globale pour chaque unité d'estive.
NOVOA Claude, PARMAIN Vincent, LAMBERT Bernard, 2010, « Brûlages dirigés et conservation de l’habitat de la perdrix grise des Pyrénées : un compromis difficile mais possible », Faune sauvage, 287 : 30-36
Résumé auteur : Dans les Pyrénées, l’aire de répartition de la perdrix grise se confond, à peu de chose près, avec celle des landes pastorales d’altitude. Elle se trouve donc directement concernée par la gestion des estives et notamment par l’utilisation du feu, qui a été réhabilité au cours des vingt dernières années dans les politiques locales d’aménagement de l’espace. Les connaissances acquises sur la sélection des habitats par cette sous-espèce permettent aujourd’hui de formuler certaines recommandations pour concilier sa conservation avec les objectifs pastoraux et environnementaux des brûlages dirigés. Ce qui répond à l’obligation de préservation des habitats formulée dans l’annexe I de la Directive européenne 79/409, à laquelle la perdrix grise des Pyrénées est inscrite.
PASCAULT Benoît, MARTINEAU Gilles,2010, « La lande, ressource pastorale des Cévennes vivaroises », cahiers techniques du CREN Rhône-Alpes, 54 p.
http://sitecren.cenrhonealpes.org/index.php/editiontech
Résumé auteur : Ce guide technique présente l'expérimentation de restauration et gestion pastorale de lande menée dans le cadre du programme Life nature "pour la préservation des tourbières, landes et chauves-souris du plateau de Montselgues" en Ardèche.
PIQUERAY Julien, MAHY Grégory, 2009, « Revue bibliographique sur la restauration des pelouses calcicoles en Europe : contraintes rencontrées et solutions proposées », Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2010 14(3) : 471-484
Résumé auteur : Les pelouses calcicoles, qui sont considérées comme des hotspots de biodiversité en Europe, ont subi un fort déclin durant le siècle dernier. Dès lors, il est apparu que la restauration de ces habitats s’imposait en tant que stratégie de conservation. La restauration consiste à recréer les conditions biotiques et abiotiques permettant aux espèces typiques de s’installer. En fonction du type de dégradation du milieu, plusieurs contraintes peuvent survenir lors de la restauration, comme l’enrichissement du sol, l’envahissement par des espèces compétitives ou des conditions de croissance difficiles pour les plantes. Afin de surmonter ces contraintes, la communauté scientifique a mis au point des techniques qui se sont révélées plus ou moins efficaces. Cet article a pour but de décrire les contraintes qui peuvent survenir lors de la restauration de pelouses calcicoles ainsi que d’exposer les techniques proposées dans la littérature scientifique afin de les surmonter. Il décrit aussi les objectifs spécifiques à la restauration des pelouses calcicoles en tenant compte de l’histoire de ces milieux et dans le contexte des changements globaux. Différents paramètres peuvent être pris en compte pour estimer le succès des campagnes de restauration. Là aussi, une analyse de la littérature scientifique était nécessaire afin d’aborder au mieux le monitoring des pelouses restaurées.
ROUDAUT F., AUSSIBAL G., BEYLIER B., GARDE L., GAUTIER D., 2007, « La broussaille, un atout pour
le pâturage », »Rencontres recherche Ruminants, 14 : 161-164
http://www.journees3r.fr/IMG/pdf/2007_04_pastoralisme_03_Roudaut.pdf
Résumé auteur : Accepter la présence d’arbustes sur les parcours, reconnaître leur rôle positif pour les animaux au pâturage comme pour l’environnement est le véritable enjeu de la gestion des parcours embroussaillés. C’est dans ce contexte que les trois structures de l’UCP(Unité Commune de Programme « Pastoralisme Méditerranéen ») que sont le Cerpam, l’Institut de l’Elevage et le Suamme ont lancé un programme de travail en 2004 sur la valorisation par le pâturage des parcours embroussaillés. A partir de la mutualisation des connaissances acquises par les trois structures, une démarche d’approche d’un parcours embroussaillé a été élaborée afin d’établir des règles de gestion pastorale selon les différents types de milieux embroussaillés et selon l’espèce ligneuse dominante. Dans les milieux pastoraux des opérations de débroussaillement mécaniques lourdes et coûteuses sont trop souvent mises en œuvre alors que les broussailles participent pleinement à la ration des animaux. Face à ce constat, après avoir analysé les différentes situations, nous avons défini des modalités d’interventions nécessaires avant tout travail de débroussaillement, répondant aux objectifs de l’éleveur et aux spécificités du milieu. Dans tousles cas, une gestion pastorale bien conduite et adaptée aux espèces ligneuses permet de diminuer la fréquence des interventions complémentaires au pâturage et de s’orienter vers une utilisation pastorale durable des espaces embroussaillés.
ROUDAUT Fabienne, BARON Dominique, GAUTIER Denis (coord.), 2007, « Guide du débroussaillement pastoral », Ed. Institut de l'élevage, Paris, 98 p.
Résumé auteur : Cet ouvrage permet de définir les objectifs et les types de travaux de débroussaillement selon les projets de l’éleveur, du gestionnaire ou de tous autres maîtres d’œuvre, en intégrant l’ensemble des enjeux du milieu. Après une présentation des parcours embroussaillés et leur contribution pour les élevages, on trouvera l’ensemble des réflexions préalables à tout chantier de débroussaillement afin d’obtenir un résultat durable en adéquation avec le pâturage du troupeau. Les règles de gestion pastorale nécessaires pour maintenir une ressource et maîtriser l’embroussaillement du milieu sont aussi présentées ainsi que les différents modes d’interventions (débroussaillement en layons, en plein, sélectif, etc.) selon la structure et l’hétérogénéité des broussailles. Enfin, le cœur de l’ouvrage est consacré aux différentes techniques (brûlage, broyage mécanique, broyage manuel, …) et aux principaux matériels de débroussaillement.
ROUSSET Olivier, LEPART Jacques, 1999, “Shrub facilitation of Quercus humilis regeneration in succession on calcareous grasslands”, Journal of Vegetation Science 10 : 485-492
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2307/3237184/abstract
Résumé auteur : In southern France, the natural invasion by Quercus humilis of calcareous grassland takes place in a mosaic of herbaceous and scrubby patches. We hypothesized that the presence of the shrubs Buxus sempervirens and Juniperus communis alter the rate and the pathway of the succession by facilitating the regeneration of Q. humilis. To infer the process of facilitation at a large scale, the spatial distribution of Q. humilis was studied in relation to acorn sources and the type of plant cover in grazed and ungrazed sites. Abundant recruitment up to 80 m from the wood margins and from isolated oak trees in grassland shows that acorns are dispersed effectively. At the three study sites, the density of Q. humilis individuals was higher under shrubs than in grassland, suggesting that facilitation may occur. This density difference was much higher in the grazed sites than in the ungrazed site. Moreover, before grazing by livestock, the distribution of first-year seedlings is independent of vegetation cover. Thus, shrubs improve Q. humilis regeneration by protecting individuals from grazing. The high density of individuals at the northern edge of shrubs suggests that a second facilitation mechanism may exist, probably related to improved germination conditions. Facilitation by shrubs appears to be very important for Q. humilis dynamics.
ROUSSET Olivier, LEPART Jacques, 1999, « Evaluer l'impact du pâturage sur le maintien des milieux ouverts : le cas des pelouses sèches », Fourrages 159 : 223-235
http://www.afpf-asso.fr/index/action/page/id/33/title/Les-articles/artic...,
Résumé auteur : La progression des espèces ligneuses se fait par la croissance des individus adultes et par les semis (régénération). Pour étudier l'impact des ovins sur la croissance de 12 espèces ligneuses, on a estimé le porcentage de pousses d'adultes broûtées. L'extension dans les milieux ouverts des espèces caduques des lisières comme Corylus avellana est bloquée par les ovins. La croissance des espèces caduques épineuses et de Pinus sylvestris est affectée mais insuffisamment pour stabiliser leur recouvrement. Enfin, des espèces ne sont pratiquement pas pâturées (Buxus sempervirens et Juniperus communis). Mais les semis naturels de B. sempervirens sont broûtés en proportion importante (26,2%) après un seul passage du troupeau : la régénération peut donc être contrôlée.
SERGENT Marie-Laure, 2004, « Synthèse d'expériences analysant les impacts de différents modes de gestion sur les pelouses et landes des massifs alpins et pyrénéens », mémoire de fin d'études ENITA Bordeaux, PNP, 40 pp. + annexes & fiches
Résumé auteur : Le Parc national des Pyrénées possède sur sa zone « cœur » 7 sites Natura 2000 dont la rédaction des DOCOB s’est réalisée à la suite, sans aucune programmation. Par conséquent, un grand nombre de suivis préconisés à l’échelle d’un site sont redondants à l’échelle du parc. La présente étude établit, tout d’abord, une typologie de ces suivis grâce à la définition de critères de regroupement et à la réalisation d’une classification hiérarchique. Ensuite, l’état des lieux de la réalisation et de la répartition de ces suivis au sein du P.N.P. a été réalisé.
Données cartographiques
Le tableau et la carte ci-dessous montrent la répartition des surfaces cartographiées en « Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires » (UE 5130) dans le réseau régional de sites Natura 2000. Ces surfaces comprennent les polygones purs (un seul habitat) et les polygones mixtes (plusieurs habitats en mélange ou en mosaïque).
Code Site Natura | Nom Site Natura | Surface (en ha) |
FR7300952 | Gorges de l'Aveyron, causses proches et vallée de la Vère | 503,89 |
FR7300909 | Zone centrale du causse de Gramat | 450,36 |
FR7300910 | Vallées de la Rauze et du Vers et vallons tributaires | 241,25 |
FR7300920 | Granquet-Pibeste et Soum d'Ech | 232,28 |
FR7300913 | Basse vallée du Célé | 133,72 |
FR7300827 | Vallée de l'Aston | 107,01 |
FR7200752 | Massif des Arbailles | 103,51 |
FR7300915 FR7300917 FR7300919 |
Pelouses de Lalbenque Serres de Saint-Paul-de-Loubressac et de Saint-Barthélémy, et causse de Pech Tondut Serres de Labastide-de-Penne et de Belfort-du-Quercy |
75,23 |
FR7200742 | Massif du Moulle de Jaout | 68,10 |
FR7200750 | Montagnes de la Haute Soule | 62,39 |
FR7300884 | Zones rupestres xérothermiques du bassin de Marignac, Saint-Béat, pic du Gar, montagne de Rié | 58,86 |
FR7300902 | Vallées de l'Ouysse et de l'Alzou | 46,83 |
FR7300921 | Gabizos (et vallée d'Arrens, versant sud-est du Gabizos) | 40,12 |
FR7200732 | Coteaux de Thézac et Montayral | 36,45 |
FR7300825 | Mont Ceint, mont Béas, tourbière de Bernadouze | 34,36 |
FR7200746 | Massif de l'Anie et d'Espelunguère | 33,26 |
FR7300860 FR7300861 FR7300862 |
Devèzes de Lapanouse et du Viala-du-Pas-de-Jaux Serre de Cougouille Cirques de Saint-Paul-des-Fonts et de Tournemire |
31,39 |
FR7300822 | Vallée du Riberot et massif du Mont Valier | 29,60 |
FR7200751 | Montagnes du Pic des Escaliers | 28,91 |
FR7300898 | Vallée de la Dordogne quercynoise | 23,01 |
FR7200733 | Coteaux du Boudouyssou et plateau de Lascrozes | 21,06 |
FR7300836 | Chars de Moulis et de Liqué, grotte d'Aubert, Soulane de Balaguères et de Sainte-Catherine, granges des vallées de Sour et d'Astien | 15,67 |
FR7300953 | Causse de Gaussou et sites proches | 14,65 |
FR7200744 | Massif de Sesques et de l'Ossau | 12,96 |
FR7300897 | Vallée et coteaux de la Lauze | 11,69 |
FR7300893 | Coteaux de Lizet et de l'Osse vers Montesquiou | 10,29 |
FR7200745 | Massif du Montagnon | 9,73 |
FR7300912 | Moyenne vallée du Lot inférieure | 9,63 |
FR7300831 | Quérigut, Laurenti, Rabassolles, Balbonne, la Bruyante, haute vallée de l'Oriège | 8,49 |
FR7300944 | Montagne Noire occidentale | 7,89 |
FR7300841 | Queirs du Mas d'Azil et de Camarade, grottes du Mas d'Azil et de la carrière de Sabarat | 6,60 |
FR7300879 | Lande de la Borie | 6,50 |
FR7300885 | Chaînons calcaires du Piémont Commingeois | 6,35 |
FR7300887 | Côtes de Bieil et de Montoussé | 6,03 |
FR7200743 | Massif du Ger et du Lurien | 5,29 |
FR7300842 | Pechs de Foix, Soula et Roquefixade, grotte de l'Herm | 2,46 |
FR7300905 FR7300906 FR7300907 FR7300908 |
Vieux chênes de Cantegrel Vieux chênes de la Panonnie Vieux chênes des Imbards Secteur de Lacérède |
1,81 |
FR7300868 | Causse Comtal | 1,43 |
Total 5130 | 2 499,08 |
État de conservation
Données issues du rapportage SPN-2015 // MNHN et Fédération des CBN
Selon la Directive Habitats, un état de conservation est jugé favorable « lorsque l’aire de répartition naturelle ainsi que les superficies couvertes par l’habitat au sein de cette aire sont stables ou en extension, et la structure et les fonctions spécifiques nécessaires à son maintien à long terme existent et sont susceptibles de perdurer dans un avenir prévisible, et l’état de conservation des espèces qui lui sont typiques est favorable. ». Tous les 6 ans, un bilan est réalisé à l’échelle nationale et européenne sur la base de 4 indicateurs : aire de répartition, surfaces, structure et fonctions.